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Marseille, « ville antique sans antiquités ».

Le premier à utiliser publiquement cette expression, en 1846, fut l’historien Louis Méry. Ce constat n’était cependant pas inédit à cette date ; il fut déjà dressé aux cours des décennies précédentes.

Marseille, ville fondée par des Grecs venus d’Asie Mineure‚ est incontestablement une ville de l’Antiquité. Mais si Marseille, ville antique importante, n’a conservé quasiment aucun monument de cette période, c'est parce qu’ils ont été détruits ou ensevelis.

Ainsi, aujourd’hui, Marseille ne dispose plus d’antiquités à détruire et, afin d’être résolument moderne, on édifie de nouveaux « monuments ». Les nouveaux bâtisseurs de ce nouveau monde s’acharnent sur le peu de patrimoine qui demeure. Ils le déclarent « enragé » et le piquent des pointes de leurs perforateurs.

Marseille, la pittoresque, est devenue en quelques décennie la vitrine géante du béton armé.

Quelques-uns et quelques-unes ont fait de la protection du patrimoine leur course à l’échalote, avec leurs lots de promesses. Mais l’échalote leur ayant échappé et, voyant que la course serait très difficile voire impossible à gagner, ils se sont eux-mêmes frappés d’amnésie en estimant, à leur tour, que le patrimoine est « enragé ».

Vous trouverez, ci-dessous, un florilège de ces promesses.