Dix autres bonnes raisons de sauver Saint-Martin d’Arenc

 

Mesdames, messieurs,

Nous avons longuement évoqué, sur ce site, les raisons financières et techniques concernant la sauvegarde de Saint-Martin d'Arenc. 

Avant de partir en vacances,

on vous  propose de réfléchir à présent sur les:.

 

Dix autres bonnes raisons de sauver et réutiliser
l’ancienne église de Saint-Martin d’Arenc

 

1. Parce que c’est le principal édifice religieux construit à Marseille entre l’achèvement du gros œuvre de la nouvelle Major et le début de construction du Sacré-Coeur du Prado. Une étape de l’histoire architecturale de la ville.   
 

2. Parce qu’elle constitue le chef-d’oeuvre d’un des architectes marseillais les plus notables de sa génération, Théophile Dupoux, auteur inventif de cinq églises, et aussi de maisons particulières.  
 

3. Parce que ses donateurs ont voulu réaliser un vaste édifice initialement consacré au culte du Sacré-Coeur. Or ce dernier a pris historiquement son essor à Marseille lors de la peste de 1720, comme le rappelle le tympan sculpté  de la façade. Le diocèse puis la ville ont été les premiers au monde consacrés au Sacré-Coeur. N’est-ce pas un des « haut faits » dont se targue Marseille dans sa devise ?           
 

4. Parce qu’à la différence du Sacré-Coeur du Prado, du même architecte, elle est entièrement sculptée intérieurement et extérieurement. Dans le cas de la basilique du Prado, les sculptures ont été à peine amorcées. Saint-Martin présente le répertoire décoratif complet créé par leur architecte commun.    
 

5. Parce qu’il s’agit du principal édifice ancien d’un vieux quartier industriel profondément transformé ces dernières années. Elle témoigne de l’ancienneté de l’endroit, dont on ne se doute pas, et elle pourrait lui conférer une centralité qui lui manque et permettre, par des manifestations collectives, de créer du lien entre ses habitants.           
 

6. Parce qu’il s’agit extérieurement et intérieurement d’un édifice de grande qualité. Extérieurement, elle présente un beau chevet néo-médiéval, qui n’a d’équivalent à Marseille que celui de Saint-Michel du Camas. Intérieurement, elle a de belles proportions et est lumineuse grâce à deux rangs de fenêtres.            

 

7. Parce qu’elle est désacralisée et que sa large nef sonore, ses bas-cotés, son jardin ombragé peuvent se prêter à des utilisations culturelles et festives souples et multiples, au profit des habitants du quartier et plus largement de la population marseillaise. Y-a-t-il pléthore dans cette partie de la ville de salles de concert, d’exposition, etc ? Elle est voisine des Archives et bibliothèque départementales et une synergie féconde entre les deux édifices devrait naître.       
 

8. Parce qu’elle est à proximité du métro et du tramway et donc facilement accessible de nombreux points de Marseille et des environs.      

 

9. Parce que l’on cesse tout projet de construction lorsqu’il s’avère qu’un terrain porte des végétaux rares et protégés, alors que l’on pourrait impunément faire disparaître un édifice d’une telle qualité architecturale ? C’est incohérent. D’ailleurs, combien coûterait la démolition ? 
 

10. Parce qu’une démolition entrainerait pour ceux qui en prendraient l’initiative une large médiatisation sur Internet dont ils perdraient très vite le contrôle. Des photographies postées quotidiennement sur des sites de défense du patrimoine constitueraient un choc visuel. Le précédent le plus évident est celui du traumatisme suscité par la démolition de l’église Saint-Jacques d’Abbeville. A-t-on envie que l’image de Marseille soit celle d’une capitale du vandalisme ? Il y a déjà eu trop de destructions patrimoniales au cours des décennies précédentes.

 

 

 

Commentaires

1. Le lundi 3 juillet 2023 par IRENE

J’ai écouté madame Caradec sur bfm elle a dit que si c’était facile cela aurai été fait et que ca coute très chére et quelle ne peut pas faire de miracle. Alors pourquoi ne pas se mettre autour d’une table afin de trouver une solution.

2. Le mardi 4 juillet 2023 par Antoine

Chère Irène,

Personne n'a dit que cela était facile, mais des solutions techniques ont été proposées à partir de 1998, puis en 2004, encore en 2016 et enfin en 2022, toutes proposant la même solution, à savoir une consolidation par micro-pieux et tout un ensemble de renforts.

Les entreprises ont proposé des solutions techniques et en aucun cas des miracles. En ce qui concerne le prix, permettez-moi de vous citer : « Madame Caradec, sur BFM, a dit... et que ça coûte très cher ». "Cher" ou "très cher" ne sont pas des prix précis, mais nous, nous pouvons vous donner des prix :

L'étude de 2004 donnait une estimation de 1 200 000 €. Celle de 2016 donnait une estimation de 2 300 000 €. Enfin, celle de 2022 donne une estimation de 3 000 000 €.

Est-ce que cela est cher ? Non, ramené au prix moyen d'une construction neuve, le prix au mètre carré serait équivalent. De plus, il s'agit ici de la sauvegarde du patrimoine.

Avons-nous l'argent ? Oui, puisque le département a provisionné en 2018 4 000 000 € uniquement pour la consolidation.

Donc, la question se pose : pourquoi les travaux de consolidation n'ont-ils pas été réalisés ?

Pour se mettre autour d’une table il faut être 2, malgré nos multiples demandes en ce sens, nous n'avons jamais reçu de réponse. Espérons que nous serons invités à l’avenir.

Que demande le CIQ Arenc-Villette ? Tout simplement que le département tienne ses promesses quant à la consolidation de Saint Martin d’Arenc.

Ou du moins dans un premier temps, que l’édifice soit consolidé, que l’on ouvre le jardin  puis réfléchir sur son devenir. Cela peut se faire demain.

Cordialement,
Antoine

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