Saint-Martin d'Arenc et son architecte Th. Dupoux

Saint Martn d'Arenc

C’est en réalisant la valeur des choses

que l’on apprend à les préserver

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L'architecte Théophile Dupoux : Parcours et Réalisations
(Avignon, 1849 - Marseille, 1924)

  • Théophile Dupoux a étudié à l'École des Beaux-arts de Marseille.

    Il a été
  • élève de  de l'Abbé Pougnet architecte et de Joseph Letz architecte.
  • architecte diocésain et de la Société Immobilière Marseillaise.
  • membre puis  Vice Président de  la Société des Architectes des Bouches-du-Rhône.

Sources ci-dessous (Hors photos)

- Divers travaux de M. Régis Bertrand, professeur émérite d’histoire moderne à Aix-Marseille Université (CNRS, UMR 7303 TELEMME)
L'ensemble des textes et photos de ce site est protégé par le droit d'auteur.  



Débuts et influences

Th. Dupoux commence sa carrière en tant qu'élève, puis collaborateur de l'Abbé Joseph Pougnet également architecte, d'abord à Avignon, puis à Marseille.
L’architecte et Abbé Pougnet est célèbre pour la construction de quarante-sept églises,  notamment deux à Marseille :

  • L'église de la Cabucelle,
  • L'église Saint-Vincent-de-Paul  dite des Réformés..

L'église Saint-Vincent-de-Paul est située en haut de la Canebière. Les Marseillais la nomment "église des Réformés", car elle a été construite à l'emplacement d'une ancienne chapelle dite "des Augustins Réformés".

Dans les années 1980, il a été envisagé de démolir l'église des Réformés. Cependant, une association, l'ASPRA, s'est mobilisée pour sauvegarder et restaurer ce patrimoine religieux. Voir ICI.

Th. Dupoux est également influencé par l'architecte lyonnais Pierre Bossan, avec qui il aurait collaboré sur :

  • Les chantiers du couvent des Dominicains de Marseille,
  • La restructuration de la grotte de la Sainte-Baume.

Encore étudiant, Th. Dupoux est proposé par son professeur Joseph Pougnet pour construire l’église de Bonnieux. Toutefois, il n’est finalement pas retenu pour ce projet. (Chanoine Daniel Brehier, juin 2021)


 

Premiers travaux 

Réalisations partielles

Maître autel de l'église Saint-Marie-Madeleine des Chartreux.
Réalisation suivant les plans de Th. Dupoux.  

 

Reconstruction de la nef de l'église des Aygalades.

 

Rénovation de l'église Notre-Dame du Mont.

 

Réalisation du clocher de l'église de Saint-Barnabé.

 

Réalisations notables

Ecole de garçons de Marignane

1886 : Ce fut sa première commande officielle.

 Merci à M. Varrot. Formateur et chercheur en histoire de l'art

Photo de l'école de Marignane décembe 2024

 

Hotel Brunon. 174,rue Consolat, Marseille 13004
Il conçoit un hôtel particulier pour le courtier Massillon.

Un grand merci à Christian Biaggi, architecte, pour nous avoir autorisés à prendre des photos et pour nous avoir offert l’historique du lieu. Voir  ICI, réalisé aux alentours des années 1960.

La façade.

 

Le fronton.

 

L'escalier intérieur.

 

Cet immeuble est racheté en 1888 par Paul Brunon, dont le fils, Jean Brunon, deviendra célèbre pour sa collection d’objets militaires, elle est l’une des premières collections d’histoire militaire française au monde, allant du règne de Louis XIV à la Grande Guerre (1914-1918). L’un de ses fleurons est sa période Napoléonienne.

Après avoir proposé cette collection à Marseille (proposition déclinée par Gaston Defferre), Jean Brunon la lègue à Salon-de-Provence musée de l'Empéri, où elle sera reconnue comme patrimoine national et exposée dans le monde entier.

 


 

Une carrière tournée vers l’architecture religieuse

Th. Dupoux s’oriente ensuite vers l’architecture religieuse et laisse derrière lui plusieurs édifices remarquables : 

Eglise Saint Philippe -
Notre dame de Lourde, rue Sylvabelle.

 

Notre-Dame du Rouet,
paroisse Notre-Dame de l’Annonciation,
rue de Louvain.

 

L’église Saint Antoine de Padoue,
au Roucas-blanc.

 

Vue par drone.

 

 

L’église Sainte-Roseline 
Roquefort-la-Bédoule.

 

Chevet de l’église Sainte-Roseline, à Roquefort-la-Bédoule.

 

La basilique du Sacré-Cœur, au Prado

 

 

Saint-Martin d’Arenc 
Un héritage néo-roman provençal

 

Un petit rappel d'historique  (M. Régis Bertrand, historien)

Un héritage testamentaire : Dès 1899, Eugénie Armand lègue 250 000 francs (env. 1 M € aujourd’hui) pour construire une église dédiée au Sacré-Cœur dans le quartier du Lazaret. Son neveu réalise ce souhait en 1912.  

L’église d’Arenc est la seule église marseillaise à avoir été entièrement financée par une riche donatrice qui l’a offerte au diocèse. Outre le mécénat des Armand, les dons des fidèles du quartier permettront le quasi-achèvement de l’église.

 « Lorsque vous mangez des fruits, souvenez-vous de celui qui a planté l'arbre. » 
Proverbe Vietnamien.

L'église Saint-Martin d'Arenc voit ses travaux débuter le 3 mars 1913 mais la Première Guerre mondiale les retarde.

À l'origine dédiée à Saint-Paulin en référence à l'évêque Paulin Andrieux.

Devenu le Sacré-Cœur par volonté d'Eugénie Armand.

Finalement placée sous le vocable de Saint-Martin, en mémoire de la collégiale Saint-Martin du XIIème siècle, détruite en 1887 pour permettre la création de la rue Colbert.

J.-B. Brochier, maire de Marseille, avait alors refusé de modifier légèrement le tracé de la rue, ce qui eût permis d’épargner l’édifice. 
Des éléments sont visibles au musée d’histoire de Marseille.

L’église Saint-Martin d’Arenc, rue Mirès.

 

 

Les sculptures de  Saint-Martin d’Arenc, rue Mirès.

Le sculpteur Henri-Charles Raybaud, né à Marseille, réalisa le tympan ci-dessous en 1914. Il fut un sculpteur de renom, apprécié pour la qualité de ses œuvres.
Il réalisa, entre autres, les bronzes qui ornent l’escalier monumental de la gare Saint-Charles à Marseille ainsi que la statue de Thémis pour le tribunal de commerce de la ville.
Ses créations se retrouvent à Aubagne, Aix-en-Provence, Trets, Cadeneaux, en Corse, et même jusqu’en Uruguay.
De nombreuses autres œuvres figurent dans des collections publiques et privées.

 

Masques de par et d'autre de la porte.

Si l'identité des auteurs des sculptures demeure inconnue, on peut observer une différence stylistique notable entre les masques qui ornent l'édifice : le masque masculin s'inscrit dans un style néo-roman, notamment par sa chevelure, tandis que le masque féminin affiche un éclectisme plus marqué.  P. Varrot

 

 

Saint-Martin d’Arenc : Un héritage néo-roman provençal

La plupart des historiens et des architectes s’accordent à dire que, parmi les œuvres de Th. Dupoux, l’église Saint-Martin d’Arenc et Sainte-Roseline de Roquefort-la-Bédoule se distinguent. Ces édifices incarnent à merveille le style néo-roman provençal inventif de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ils surpassent même en renommée la basilique du Sacré-Cœur du Prado.

 


Un héritage durable

Théophile Dupoux a durablement marqué le paysage religieux et architectural de Marseille et de ses environs.

Son œuvre comprend :

  • Six édifices religieux,
  • Deux bâtiments laïques
  • Et certainement bien d'autres

    Témoignant de son influence dans l’architecture provençale de son époque.

 


A propos de la réhabilitation

— En mars 2020 L'Agence PR'OPTIM donne une estimation à ~ 12 000 000 € TTC pour Le renforcement structurel.Scénario N° 02. Voir ICI

— En novembre 2022  l’agence MATONTI-POLITI estime à ~ 7 900 000 € TTC pour la réhabilitation totale de l’édifice. Voir ICI

Il est difficile de comparer les deux estimations, car les détails des travaux diffèrent. En effet, les dénominations ne sont pas identiques et certains travaux sont inclus dans l'une mais pas dans l'autre. Toutefois,les deux études sont semblables, néanmoins, il en ressort une différence de prix importante.

Pour clarifier cette situation afin d’avoir une estimation proche de la réalité, il serait opportun :

  • D’organiser une rencontre avec les deux agences afin de comparer en détail les prestations incluses dans chaque offre.
  • De faire appel à un expert indépendant pour évaluer les deux propositions et vérifier leur adéquation avec les besoins réels du projet.
  • D’identifier les postes de coûts surévalués ou sous-évalués afin d'ajuster les estimations en conséquence.
  • D’envisager une solution hybride qui combine les meilleures pratiques et choix techniques des deux agences pour garantir un rapport qualité/prix optimal.

Cette approche garantirait la transparence des coûts et permettrait d’éviter toute ambiguïté concernant le montant réel de la réhabilitation.


Pour finir, parlons un peu du patrimoine marseillais

Sur le site du Ministère de la Culture, 83 immeubles marseillais sont répertoriés comme protégés au titre des Monuments Historiques (voir ICI). Si l’on ajoute ceux en cours de demande ou relevant d’autres titres, ce chiffre s’élève à 109.

Classement des 10 villes comptant le plus de bâtiments classés ou en cours de classement

  1. Paris : 1 857
  2. Bordeaux : 362
  3. Lyon : 247
  4. Strasbourg : 225
  5. Arras : 227
  6. Marseille : 109
  7. Toulouse : 104
  8. Nantes : 98
  9. Lille : 85
  10. Rennes : 86

Pour une ville souvent considérée comme la deuxième ou troisième de France en taille et importance, Marseille est loin des premières places, même en excluant Paris.

Classement combiné (ratio monuments classés ou en cours de classement  pour 10 000 habitants)

  1. Arras : 55,9
  2. Bordeaux : 13,9
  3. Strasbourg : 7,8
  4. Paris : 8,6
  5. Lyon : 4,7
  6. Rennes : 3,8
  7. Nantes : 3,1
  8. Lille : 3,6
  9. Toulouse : 2,0
  10. Marseille : 1,2

En tenant compte du nombre d'habitants, Marseille se retrouve en dernière position, soulignant un patrimoine  relativement modeste par rapport à sa population.

Et  si l’on prenait 20 villes ? On est aussi dernier!!


 

A bientôt

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